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Restauration extérieur
La restauration du revêtement extérieur d’une malle :
Notre approche dans la restauration de ces objets est de retrouver la conception d'origine du bagage, tout en conservant les stigmates de ces différents voyages ou propriétaires.
Lors du nettoyage d'une malle ancienne, nous employons autant d'importance à la restauration de son revêtement extérieur, qu'a la conservation de son histoire. Les noms des propriétaires d'origine, les étiquettes de transport, les étiquettes d'hôtels, les restaurations antérieures, etc. C'est tout ce passé qui caractérise certaines malles et qu'il nous semble important de conserver.
Le revêtement extérieur d’une malle est le support de ce passé. Nous devons donc le restaurer, le nourrir, de façon a lui assurer une seconde vie, presque aussi longue que ces années passées.
Les différents revêtements
Les malletiers utilisaient beaucoup de revêtements différents pour recouvrir leurs bagages. Parmi ces multitudes de matières, nous retrouvons : les toiles et papiers enduits, les toiles Jacquards, le Parchemin (etc.), mais également toutes les toiles spécifiques aux maisons : Par exemple, la Goyardine chez Goyard ou la Pegamoïd chez Louis Vuitton. Les méthodes de nettoyage et d'entretien d'un bagage varient beaucoup en fonction du revêtement utilisé. Un cuir et une toile enduite ne peuvent être restaurés de la même façon.
Pour une toile enduite, un mélange dégraissant léger est appliqué sur la toile, de façon à nettoyer les différentes taches. Certaines de ces toiles enduites ont un motif pigmenté particulièrement fragile, qui risque de disparaitre au nettoyage. Ces malles ont toutes un passé très différent, et les matériaux qui les recouvrent réagissent différemment en fonction de leurs expositions au soleil ou à l'humidité. Nous devons donc restaurer ces toiles au cas par cas et faire de nombreux essais sous le bagage pour trouver le meilleur traitement
Une fois restaurées, les malles doivent être lustrées à l'aide de mèche pour antiquaire. Comme pour un meuble traditionnel. Cet entretient mensuel permet au bagage de conserver son aspect brillant et sa patine du temps. Une partie importante de la restauration consiste à travailler cette patine naturelle.
Les manques de toile
Constamment confrontées aux intempéries, ces malles étaient sans cesse déplacée entre wagons, hôtels et traversées. Durant ces différents périples, les bagages étaient régulièrement accidentés, faisant apparaitre des manques de toile ou l'effacement du motif sur le revêtement. Pour ce type de problème, nous devons retrouver la même toile et effectuer un greffon sur la partie accidentée. Nous pouvons également sur certaines toiles « pochoirs », faire des retouches de peinture sur le motif. Une fois la toile restaurée, nous devons uniformiser l'ensemble, de façon à masquer la restauration effectuée.
Les restaurations importantes
Certaines malles ont parfois un vécu particulièrement douloureux. On remarque sur ces deux exemples, la disparition des poignées, d'une importante partie de la toile et du bandeau. Pour ce type de problème, la première étape est de vérifier le fût en bois de la malle. Les malletiers utilisaient généralement du peuplier, bois léger et résistant, qui offrait beaucoup d'avantages aux fabricants. Si le fût est abimé, nous devons restaurer les parties en bois manquantes, de façon à rentoiler sur un bon support.
Une fois le fut préparé, nous pouvons rentoiler la partie abimée, avec des chutes de toiles retrouvées et conservées depuis 25ans sur des modèles similaires, ne pouvant pas être sauvés. Certaines malles abimées restes bloquées plusieurs années dans notre atelier, jusqu'à ce que nous trouvions le bon revêtement pour les restaurer. C'est pourquoi, nous sommes constamment en recherche de malles anciennes, quelque soit leur état. La moindre partie du bagage, du clou jusqu'aux baguettes, peut être utilisée.
Après le rentoilage, la restauration du bandeau est aussi une partie délicate. Sur la malle Goyard, le bandeau est en lozine. Il faut donc, comme pour la toile, retrouver une partie de bandeau similaire et changer la pièce entièrement. Sur la malle Louis Vuitton, le bandeau est originellement gainé en cuir. On remarque sur la photo qu’un morceau de toile a été fixé sur la partie en cuir endommagée. Il faut donc démonter la partie d’origine et les restaurations passées, pour regainer l’entièreté du bandeau. Le risque étant que la partie restaurée soit trop visible sur l’ensemble de la malle. Il faut donc utiliser un cuir pouvant être patiné, de façon à uniformiser l’ensemble.
Nous devons ensuite refixer des poignées semblables à celle d’origine, en cuir sur la malle Goyard et en laiton sur la malle Louis Vuitton, repeindre les éventuelles couleurs présentes à l'origine et nettoyer les pièces laitonnées.
Les toiles et papiers enduits
Les toiles enduites (ou toiles cirées) utilisées par les malletiers en 1900 étaient généralement sur un support de coton, traité avec du vernis à base d'huile de lin pour les rendre hydrofuges. Pour restaurer ce type de toile, un produit très doux doit être appliqué sur le revêtement de façon à nettoyer les différentes taches, sans atteindre le support de coton (ce qui abimerait la toile de façon irrémédiable).
Les toiles tissées Jacquard
La toile Jacquard (notamment utilisée pour les malles Louis Vuitton) est très délicate et particulièrement compliqué à travailler. Assemblée a partir d’un métier à tisser et de fils de coton, elle est enduite sur la malle après l’entoilage pour la protéger. Avec le temps, ce vernis fini par disparaitre, laissant une toile sans protection et sujette aux intempéries.
Les revêtements en cuir
Le cuir végétal naturel était très souvent utilisé pour recouvrir les malles. Revêtement le plus luxueux de l’époque, sa composition lui permettaient de se patiner avec le temps, permettant comme un très bon vin, d’être chaque année un peu plus élégant. Aujourd’hui, le cuir doit être nettoyé et nourri, pour lui assurer un plus long voyage dans le temps.
Les revêtements zinc et cuivre
Le zinc et le cuivre étaient des matériaux très appréciés des explorateurs, qui utilisaient leurs malles jusqu'aux bouts du monde, sans craindre que les insectes ou l’humidité n'endommagent leurs effets. Aujourd’hui, ces malles particulièrement résistantes sont généralement bien conservées et l’utilisation d’un désoxydant léger suffit pour retrouver l’aspect d’origine du bagage.